Plongée historique en Italie

Je vous ai partagé sur les réseaux un court Reel sur une plongée réalisée dans la baie de Naples. C’était l’occasion d’évoquer ces lieux qui vous happent sans prévenir. Celui-ci, je l’ai découvert sans préavis, et depuis, je repense énormément au jour où j’ai pu voir les quelques restes d’un empire multi-centenaire sous les eaux italiennes.

La cité romaine engloutie

Imaginez une cité où l’élite romaine venait chercher plaisir, luxe et détente. Une cité où les thermes étaient alimentés par les sources volcaniques des Champs Phlégréens, l’un des supervolcans les plus actifs au monde. Un endroit où les villas rivalisaient de beauté avec leurs jardins suspendus face à la mer. Cette cité, c’est Baia, une cité antique de Campanie.

Elle est surnommée la « Las Vegas de l’Empire romain », un lieu de tous les excès et de toutes les intrigues. Jules César y possédait une villa, Néron organisait ses fêtes les plus démesurées, et Caligula défrayait la chronique par ses caprices et ses extravagances. Entre ces murs de marbre, sous ces colonnes majestueuses, le pouvoir se mêlait étroitement à la décadence.

Comment une cité entière disparaît-elle sous la mer ?

La splendeur s’est évanouie, lentement et inexorablement engloutie par un phénomène géologique particulier à cette région : le bradyséisme. Ce lent affaissement du sol dû aux mouvements volcaniques a progressivement fait basculer Baia sous les vagues. Palaces, temples et thermes furent engloutis, figés à jamais sous les eaux calmes et transparentes de la baie de Naples. Aujourd’hui, on s’y réfère surtout comme la « Pompéi submergée » ou la « petite Atlantide romaine », à seulement quelques kilomètres du Vésuve.

UNE immersion sous-marine dans l’histoire

De cette plongée, vous vous souvenez obligatoirement de chaque détail ; une émotion palpable face à l’inconnu. Devant soi, peu à peu, les silhouettes des colonnes affaissées apparaissaient, les blocs de briques, comme surgissant d’un souvenir brumeux, à moins que ce ne soit les minuscules cailloux secoués qui obstruent la visibilité. Une statue vous fixe, impassible, immobile depuis près de deux millénaires. Sous vos mains, des mosaïques extraordinaires, similaires à celles de Rome, de Pompéi, encore intactes, témoignent des fêtes et des fastes passés. Chaque coup d’œil vous projette dans l’histoire, chaque mouvement de palmes est un voyage entre les âges.

Les minutes passées là-dessous semblent se dilater. Entre deux respirations, vous flottez parmi une histoire que vous pouvez presque toucher du bout des doigts. Et pour un bref instant, le temps s’est suspendu, vous laissant seul, face à l’immensité d’un passé englouti.

Panorama de Baia, l’ancienne station thermale et lieu de plaisance de l’Antiquité romaine.

Pourquoi Baia fascine-t-elle encore aujourd’hui ?

La légende raconte que Baia (ou Baiae en latin) tirerait son nom de la présence de la sépulture de Baios, un des compagnons d'Ulysse (dernière statue sur le Reel). Mais Baia n’est pas simplement un site archéologique sous-marin unique au monde. C’est un rappel poignant de notre fragilité face au temps et à la nature. Photographier et filmer ces lieux, c’est leur permettre de revivre, d’exister encore. C’est aussi sensibiliser chacun à la nécessité vitale de préserver ces trésors sous-marins, et notre environnement.

Chaque photo, chaque vidéo que je rapporte de ces voyages est une porte ouverte vers le passé, mais aussi un appel à comprendre et protéger notre héritage et futur communs. La photographie devient alors un acte essentiel : une lutte contre l’oubli.

Aujourd’hui, plus que jamais, je suis convaincue que l’histoire ne s’écrit pas seulement dans les livres, elle s’explore aussi avec émotion, les yeux grands ouverts.

D’autres images de Baia sont à venir : mosaïques, statues, fragments du passé figés sur terre aussi.
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Envela Castel

Environmental portrait photographer also specialised in History.

http://www.envelacastel.com
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